Désirer se détendre c'est prendre soin de son corps mais aussi de son esprit. Quand songeons nous à notre corps, quand songeons nous à notre esprit ?

Le chemin vers le corps passe par l'esprit comme le chemin vers l'esprit passe par le corps. Simplement chercher et s'arrêter un instant dans l'intention de se détendre met en liaison le corps et l'esprit. Prendre réellement le temps de se détendre c'est de facto détendre quelque chose en soi. Il peut advenir un soulagement, un arrêt de certaines douleurs.

(Faire fonctionner d'autres circuits que ceux de la nociception atténue nettement la réception des signaux douloureux. Se détendre c'est faire fonctionner la proprioceptivité.)

Prendre un temps pour se poser, ne rien faire un instant, mettre "sur pause", mieux, faire silence, permet de se sentir différemment, de contacter son corps, son esprit, son être dans son fonctionnement de base, de repos. Écouter en soi ce qui vit. Entrer en contact avec sa matière, son territoire, sa nature comme on contemplerait un paysage. Et laisser les sensations de notre corps venir. Voir, entendre, sentir, goûter, toucher ce qui se passe en nous. C'est une aventure, une expérience intérieure. Elle permet malgré les douleurs, les perturbations de percevoir ce qui, en nous, demeure sain.

Notre corps fonctionne dans l'alternance de phases de tension et de détente, d'inspiration et d'expiration, d'entrée et de sortie … Mais nous pouvons vivre sans le sentir. À la longue un déséquilibre peut se produire. Nous endurons les épreuves, nous dépassons souvent nos limites, nous « encaissons ». Notre corps participe éminemment à cela. Ainsi, il semble judicieux de le sentir, de le ressentir, et ainsi ne pas y être étranger .

Pour cela, alors, osons un instant la suspension de l'activité physique mais également si possible psychique. Mettons nous un instant en vacances, en « roue libre ». Ce temps nous incite à quitter un mode de fonctionnement habituel, souvent machinal. Alors mettons cette machine « sur veille » et sans plonger dans le sommeil, écoutons la.

C'est une prodigieuse machine mais vivante !

Ainsi, nous nous posons, rassemblons différentes parties de nous-même. Laissons tout notre corps, notre être se poser, se rassembler. Sentons nos appuis sur le sol, sur la chaise. Sentons autour de notre corps l'espace qui nous environne ( le haut, le bas, la droite, la gauche, l'avant et l'arrière ). Ainsi nous nous recentrons. C'est l'occasion de rencontrer certains besoins sains, physiologiques. C'est se percevoir, se sentir dans d'autres dimensions de sa personne et permettre à ces autres parties de soi non mobilisées, non conscientes de se manifester.

Ce temps ne peut être qu'un moment de repos, de récupération, de relaxation, de détente. Il peut aboutir à une méditation : nous rencontrerons alors un lieu, un espace en nous de refuge, de tranquillité. Nous retrouvons notre souffle.

Respirer en conscience nous permet de cheminer sur la passerelle reliant le corps et l'esprit, notre intériorité et le monde extérieur.


Nous accorder ce temps ne demande aucune condition particulière ; il est accessible à chacun. Or, il semble qu'il nous manque parfois juste une autorisation. Nous pouvons, avec juste un peu de bienveillance pour nous-même, nous l'accorder.

Après une séance d'ostéopathie, notre proprioceptivité est accentuée et il est plus aisé ainsi d'y parvenir. Le besoin physiologique corporel a été reconnu et considéré.

En pratique, comment s'y prendre ?

Tout d'abord s'arrêter, se poser et respirer profondément. Rapidement les vertus apaisantes du système nerveux parasympathique vont se mettre en oeuvre. On peut être debout, assis ou allongé. La position, le lieu, le moment de la journée, qu'importe.

L'essentiel est de s'y mettre, ne fut-ce que trente secondes.

Prendre ce temps une ou plusieurs fois par jour, comme quand on prend le temps d'avaler un médicament. Il s'agit là aussi d'un remède ! Mais un remède naturel et gratuit. Et sans aucun effet secondaire ! Rapidement nous pourrons y prendre goût et apprécier ces vertus. Nous souhaiterons alors peut-être prolonger ce moment et se trouver dans un lieu tranquille pour le vivre.

Pour sentir aisément ses bienfaits, je vous propose un petit exercice simple :

  • Levez les épaules très haut, le plus près des oreilles - les coudes contre le thorax.
  • Maintenez les en haut volontairement le temps de trois respirations profondes complètes.
  • Et enfin, à la troisième expiration, arrêtez de maintenir les épaules en l'air et laissez les descendre.
  • Ne respirer plus également volontairement ; laisser respirer.
  • Assistez à ce qui se passe.
  • Durant tout cet exercice, veillez juste à ne pas crisper la mâchoire ni la nuque et prenez garde à ne pas levez le menton.

Vous découvrirez ainsi qu' il est possible de lâcher les épaules "sans laisser tomber les bras". Et vous rencontrerez que cette détente n'ôte aucune force ; bien au contraire !

Plus notre corps sera perçu et libre, plus nous distinguerons notre réalité corporelle de notre réalité psychique. Nous capterons alors le désir de se tenir différemment ; de laisser notre souffle libre et notre colonne vertébrale exister.