Prenons quelques instants pour apprécier notre respiration. Elle nous offre l’accès facile et immédiat à ce qui est précieux en nous. Une respiration libre et ample est gage d’une meilleure adaptabilité et résistance aux conditions perturbées et nocives de notre environnement. Elle stimulera l’énergie du poumon qui est en première ligne pour fortifier notre immunité qui réagira naturellement automatiquement à toute pénétration virale ou bactérienne.

Alors ; dans une attitude de détente, laissons entrer l’air en plein dans nos poumons.

Il est bon dans un premier temps d’accentuer l’expiration afin de permettre à tout l’air non renouvelé dans nos poumons d’être évacué. Pour cela, utilisez votre soufflet naturel qu’est votre sangle abdominale. Au moment de l’expiration votre ventre rentre un peu et votre nombril se dirige légèrement vers l’arrière vers votre colonne lombaire. Essayez de vous « vider » complètement et lentement en accentuant légèrement le resserrement du ventre. Allongez progressivement ce temps d’expiration. Faites cela cinq six fois.

En toute fin d’expiration relâchez cette pression, cet effort que vous faites pour resserrer votre sangle abdominale, et sentez ce qui se passe dans votre ventre alors que naturellement sans rien faire l’air rentre dans vos narines et remplit alors vos poumons qui se dilatent.

Maintenant que cette ventilation est réamorcée, goûter ce temps de l’inspiration lorsque l’air gonfle vos poumons. Sentez cela dans votre thorax. Il vous est possible désormais à partir de cette sensation dans votre cage thoracique de tenter de l’amplifier - mais juste en devançant très légèrement, en étirant en douceur ce qui se gonfle, se soulève, respire tout seul.

Respirez réellement à pleins poumons. Goutez cela. Sentez le passage frais de l’air dans vos narines.

Que ce soit à l’inspire comme à l’expire, soyez attentif à laisser vos épaules détendues. Veillez également à garder la région du sternum sans tension afin qu’à l’inspire les côtes puissent librement se soulever et s’écarter et qu’à l’expire librement elles s’abaissent.


Imaginez que votre tronc est comme un vase qui va se remplir à l’inspire. Bien sûr, l’air ne remplira que les poumons ; mais en étant attentif aux sensations dans le bassin nous pouvons remarquer - à l’instar du liquide qui monte du bas vers le haut dans un récipient que l’on remplit - qu’il se passe quelque chose à l’intérieur du bassin.

Observer également quand votre inspiration devient plus aisée que la partie basse de votre thorax s’écarte et s’ouvre très légèrement puis que les côtes au sommet de vos poumons se soulèvent aussi très légèrement. Tout au long de cette observation gardez bien vos épaules le plus détendu possible - votre nuque sera ainsi dégagée. Il existe une interaction entre la respiration et la tenue de la colonne vertébrale.

Appréciez et goûtez cette alternance de l’inspire et de l’expire. Suivez, chevauchez cette onde du souffle en vous. Laissez lui trouver sa libre expression, son rythme, son amplitude. Un apaisement advient alors souvent spontanément.

Inspirer, c’est certes capter l’oxygène nécessaire mais également régénérer notre énergie.

Observez que la respiration est bien un lien entre l’intérieur et l’extérieur de notre corps. Elle est une passerelle que notre souffle utilise pour cheminer dans notre organisme et nous inviter, nous inciter à habiter notre corps et ressentir notre présence dans l’espace, dans l’environnement.

Une respiration profonde aisément accessible est un atout certain dans la gestion de nos activités et particulièrement utile en cas de difficultés, d’inquiétude, de stress.

Cette plus profonde, complète et consciente respiration amène autant un relâchement qu’un éveil. Une posture équilibrée peut s’installer.

Il est certain qu’une telle respiration est un moteur essentiel de la vitalité. Notre énergie, notre immunité sont alors fortifiées.

Prenez régulièrement quelques minutes dans la journée pour retrouver ce contact avec votre respiration et ce qui se passe en vous.

Confiner ou non, ne laissons pas notre souffle se confiner !



Je vous propose un petit exercice, petit remède, petit rituel à pratiquer dans votre lit avant de vous endormir.

Cette pratique est plus simple et plus complète que la technique dite de cohérence cardiaque.

Elle vous permettra de dissoudre les tensions et stagnations accumulées dans la journée, apaisera le psychisme et basculera le système nerveux en mode détente ( i.e. para-sympathique ) ce qui vous conduira naturellement à l’endormissement.

Donc, allongé confortablement dans votre lit sur le dos, la tête pas trop surélevée, en évitant juste de croiser les doigts, observez votre respiration. Laissez la d’elle même trouver sa place.

Suivez plusieurs fois l’inspire et l’expire. L’inspire, l’expire et aussi le subtil moment de suspension entre l’inspire et l’expire, entre l’expire et l’inspire. Après quelques cycles inspirez et expirez plus profondément en étirant progressivement un peu plus votre respiration en comptant pendant le temps de l’inspire puis en reprenant le comptage à l’expire.

Tenter de parvenir au même nombre à l’inspire et à l’expire.

Il y a toujours un temps un peu plus long que l’autre.

Inspire, je compte : 1, 2, 3, 4, 5, 6

Expire, je compte : 1, 2, 3, 4, 5, 6

Plusieurs fois ainsi.

Puis je cherche à augmenter le comptage tout progressivement d’une unité ou deux.

Sentez bien la participation de la sangle abdominale à l’expire.

Puis laissez la reprise de l’inspire se faire au début toute seule avant de redémarrer le comptage.

Essayez de respirer par le nez surtout à l’inspire.

Progressivement la durée de l’inspire ou de l’expire, qui était plus courte, se rallongera .

Tout naturellement, après être parvenu à augmenter le comptage et équilibrer les deux temps respiratoires, vous cesserez de compter et arrêterez l’exercice.

Votre respiration se fera toute seule de manière plus ample et tranquille.

L’endormissement, alors, n’est pas loin.